Les vaccins contre les cancers causés par le Papillomavirus humain & l’hésitation vaccinale

Le Virus du Papillome Humain (VPH) (en anglais : Human PapillomaVirus, HPV) est l’agent pathogène, transmis par les rapports sexuels, le plus répandu au monde. Le virus peut être présent chez les hommes ainsi que les femmes, bien que les cas symptomatiques touchent surtout les femmes. Les infections à VPH ne provoquent aucun symptôme dans environ 70 à 90 % des cas et se résolvent spontanément au cours des deux années suivantes. En revanche, certaines infections par le VPH, dites à haut risque, sont cancérigènes (oncogènes), ce qui signifie qu’elles peuvent entraîner le développement de tumeurs bénignes ou malignes. Les formes de VPH à haut risque comme le VPH-16 et le VPH-18 sont impliquées dans tous les cas de cancers du col de l’utérus, soit 80 % des cancers provoqués par le VPH (Serrano et al., 2018). 

Trois vaccins sont actuellement commercialisés : le vaccin 9-valent contre le VPH (Gardasil 9®), le Gardasil® quadrivalent et le Cervarix® bivalent. Ces vaccins sont tous fabriqués à base de sous-unités recombinantes de l’agent infectieux et administrés avec un adjuvant (cliquez ici pour en apprendre plus sur les types de vaccins) (Canfell et al., 2020; Majed et al., 2021; Mortensen & Larsen, 2010). Selon certaines études, les infections par le VPH seraient réduites dans une population dès que le taux de vaccination atteint 80% ou plus chez les filles et seulement 60% chez les filles et les garçons (Brisson et al., 2016).

Bien que des vaccins soient disponibles, les controverses qui les entourent condamnent les efforts visant à augmenter la couverture vaccinale. Étant donné que l’agent pathogène est transmis par voie sexuelle, il paraît inévitable que diverses controverses surgissent au sein des communautés, notamment alimentées par les barrières sociales, démographiques, politiques et religieuses. Les parents s’inquiètent quand ils sont informés sur ce vaccin. Il leur est difficile de comprendre pourquoi un jeune enfant aurait besoin d’un vaccin contre une infection sexuellement transmissible. D’autres affirment qu’un vaccin n’est pas nécessaire dans la mesure où il existe déjà des méthodes de dépistage telles que les tests VPH et les frottis (Holland et al., 2018).

Une étude française évaluant l’acceptation vaccinale auprès de collégiens/lycéens et de leurs parents a révélé que les principaux motifs de refus concernaient la perception que l’enfant ne courait aucun risque et le doute quant à la pertinence du vaccin puisqu’il n’est pas obligatoire en France (Huon et al., 2020). Le prix important des vaccins VPH peut également susciter de profonds doutes et inquiétudes poussant certaines personnes à faire face à des décisions difficiles qu’elles finissent par contourner.

La propagation virale de rumeurs présumées et de vidéos mal informées par le biais de médias « new age » a été considérée comme ayant un effet négatif sur plusieurs populations et conduits à des scénarios inattendus et néfastes. Un exemple est donné dans la rubrique dédiée à l’histoire de la vaccination et de l’hésitation vaccinale, en référence au célèbre incident colombien (cliquez ici pour découvrir la frise chronologique de l’histoire des vaccins). 

La carte mentale générale s’ouvrira dans une autre fenêtre, sur le site Prezi.

Bibliographie :

Canfell K., Kim J. J., Brisson M., Keane A., Simms K. T., Caruana M., Burger E. A., Martin D., Nguyen D. T. N., Bénard É., Sy S., Regan C., Drolet M., Gingras G., Laprise J.-F., Torode J., Smith M. A., Fidarova E., Trapani D., Bray F., Ilbawi A., Broutet N., & Hutubessy R. (2020). Mortality impact of achieving WHO cervical cancer elimination targets: a comparative modelling analysis in 78 low-income and lower-middle-income countries. The Lancet, 395(10224): 591-603.

Holland M., Rosenberg K. M., & Iorio E. (2018). The HPV vaccine on trial: seeking justice for a generation betrayed. Book, Skyhorse Publishing, New York, NY.

Huon J.-F., Grégoire A., Meireles A., Lefebvre M., Péré M., Coutherut J., Biron C., Raffi F., & Briend-Godet V. (2020). Evaluation of the acceptability in France of the vaccine against papillomavirus (HPV) among middle and high school students and their parents. PloS One, 15(10): e0234693.

Majed L., Bresse X., El Mouaddin N., Schmidt A., Daniels V. J., Pavelyev A., Levy-Bachelot L., & Elbasha E. (2021). Public health impact and cost-effectiveness of a nine-valent gender-neutral HPV vaccination program in France. Vaccine, 39(2): 438-446.

Mortensen G. L., & Larsen H. K. (2010). The quality of life of patients with genital warts: a qualitative study. BMC Public Health, 10: 113-120.

Serrano B., Brotons M., Bosch F. X., & Bruni L. (2018). Epidemiology and burden of HPV-related disease. Best Practice & Research Clinical Obstetrics & Gynaecology, 47: 14–26.